[ar:Léo Ferré]
[ti:Les Métamorphoses Du Vampire (Les Fleurs Du Mal De Charles Baudelaire En Chanson)]
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[00:00.09]Les métamorphoses du vampire - Léo Ferré
[00:21.96]La femme cependant de sa bouche de fraise
[00:24.20]En se tordant ainsi qu'un serpent sur la braise
[00:27.38]Et pétrissant ses seins sur le fer de son busc
[00:30.23]Laissait couler ces mots tout imprégnés de musc:
[00:35.96]"Moi j'ai la lèvre humide et je sais la science
[00:42.42]De perdre au fond d'un lit l'antique conscience
[00:45.79]Je sèche tous les pleurs sur mes seins triomphants
[00:48.80]Et fais rire les vieux du rire des enfants
[01:01.21]Je remplace pour qui me voit nue et sans voiles
[01:06.26]La lune le soleil le ciel et les étoiles
[01:20.18]Je suis mon cher savant si docte aux Voluptés
[01:23.79]Lorsque j'étouffe un homme en mes bras redoutés
[01:26.39]Ou lorsque j'abandonne aux morsures mon buste
[01:29.96]Timide et libertine et fragile et robuste
[01:36.26]Que sur ces matelas qui se pâment d'émoi
[01:44.30]Les anges impuissants se damneraient pour moi "
[02:06.72]Quand elle eut de mes os sucé toute la moelle
[02:08.87]Et que languissamment je me tournai vers elle
[02:11.60]Pour lui rendre un baiser d'amour je ne vis plus
[02:16.36]Qu'une outre aux flancs gluants toute pleine de pus
[02:20.42]Je fermai les deux yeux dans ma froide épouvante
[02:26.99]Et quand je les rouvris à la clarté vivante
[02:30.24]A mes côtés au lieu du mannequin puissant
[02:33.44]Qui semblait avoir fait provision de sang
[02:38.58]Tremblaient confusément des débris de squelette
[02:44.96]Qui d'eux-mêmes rendaient le cri d'une girouette
[02:51.09]Ou d'une enseigne au bout d'une tringle de fer
[02:57.98]Que balance le vent pendant les nuits d'hiver